27/1/2015 FIDèLES DE LA FEMME JEZABEL DANS LES EGLISES D'ASIE, LA PROPHéTESSE QUI EGARE LES FIDèLES : PERSéCUTION DE SES PRÊTRES ET DE SES FIDèLES !

SORTEZ D'ELLE, DE BABYLONE LA GRANDE, MON PEUPLE, POUR N'AVOIR PAS DROIT AUX FLéAUX QUI VONT L'ATTEINDRE ! 

LA FEMME JEZABELLE, LA PROPHéTESSE, QUI EGARE LES FIDèLES DE YAHWEH, SES PRÊTRES ET SES FIDèLES SERONT FRAPPéS PAR LE GLAIVE DE YAHWEH !

https://www.portesouvertes.fr/persecution-des-chretiens/profils-pays/

Profils pays

Plus de 150 millions de chrétiens sont persécutés dans le monde aujourd'hui !  

  1.   26. Territoires palestiniens
  2.   27. Brunei
  3.   28. Laos
  4.   29. Chine
  5.   30. Jordanie
  6.   31. Bhoutan
  7.   32. Comores
  8.   33. Tanzanie
  9.   34. Algérie
  10.   35. Colombie
  11.   36. Tunisie
  12.   37. Malaisie
  13.   38. Mexique
  14.   39. Oman
  15.   40. Mali
  16.   41. Turquie
  17.   42. Kazakhstan
  18.   43. Bangladesh
  19.   44. Sri Lanka
  20.   45. Tadjikistan
  21.   46. Azerbaïdjan
  22.   47. Indonésie
  23.   48. Mauritanie
  24.   49. Emirats arabes unis
  25.   50. Koweït

Turkménistan

Le régime dictatorial veille à ce qu’aucun mouvement indépendant, comme des églises, ne se forme.

 

Turkménistan

Contexte

Le Turkménistan est un pays dirigé par un régime autocratique qui impose un contrôle strict de l'État pour empêcher l'émergence de tout groupe économique, social ou culturel indépendant, y compris les églises.

 

Sources de persécution

L'État est de loin le plus grand persécuteur des chrétiens, avec comme principale cause la paranoïa dictatoriale. L'élite, aux côtés du président Berdimuhamedow, fera tout ce qu'elle jugera nécessaire pour rester au pouvoir, en neutralisant tous les groupes qu'elle considère comme dangereux.

La seconde source de persécution est la corruption organisée. Le Turkménistan fait partie des pays les plus corrompus du monde. Il est riche en ressources naturelles, grâce à de grandes poches de gaz dont certaines ont été découvertes récemment. Seule une petite minorité du pays bénéficie de ces richesses potentielles. Tous ceux qui osent s’élever contre cette injustice sont immédiatement réprimés. Les chrétiens sont victimes de cette persécution dès qu'ils dénoncent le système.

Les chrétiens d'origine musulmane subissent une pression supplémentaire de leur famille et leur communauté. Tous les chrétiens peuvent être victimes de méfiance et de pression sociale, en particulier dans les régions rurales, mais ceux d'origine musulmane souffrent de bien d'autres problèmes, y compris de violence physique.

À cause du contrôle strict de l'État, toutes les assemblées chrétiennes doivent être officiellement déclarées. Toute activité religieuse non déclarée est illégale et le gouvernement utilise le Conseil aux affaires religieuses pour surveiller et faire pression sur les églises. Il y aurait des informateurs dans les églises. Les chrétiens doivent donc toujours prendre garde à ce qu'ils disent et comment ils le disent, que leur assemblée soit déclarée ou non. La police et les services secrets surveillent également l'Église. Des rafles durant les cultes ont débuté dans presque toutes les régions du Turkménistan. Les groupes déclarés subissent aussi des fouilles et des interrogatoires. Selon un récent rapport, la fréquence des rafles a augmenté.

Inde

Dans certains Etats l’intolérance envers les chrétiens est de plus en plus forte.

 

IndeContexte

L'Inde est l'un des pays les plus diversifiés du monde en termes de culture, de société et de religion. 
Cependant, dans certains États (l'Inde est un État fédéral), l'intolérance religieuse grandit en même temps que la religiosité. L'hindouisme connaît un réveil qui est facilité par des événements particuliers ainsi que par les médias. Un courant extrémiste appelé Hindutva veut faire retrouver à l'Inde son glorieux passé hindou et cherche à éradiquer toute autre croyance dans le pays.

Sources de persécution

" Plusieurs canaux de persécution se recoupent : le militantisme religieux (les mouvements hindous radicaux), l'oppression communiste et l'extrémisme musulman.

  • Les militants religieux, à savoir les nationalistes hindous, sont parmi les plus virulents contre la minorité chrétienne. Ils proclament que tous les Indiens doivent être hindous. Leur idéologie (appelée Hindutva) est diffusée par différents partis politiques et par leurs mouvements de jeunesse. Elle est très ancrée dans la société. Elle est également soutenue par de nombreuses structures gouvernementales, par la police et par les médias. Un exemple flagrant est le manque d'équité dans l'affaire des émeutes de Kandhamal en Orissa en 2008. Des meurtriers qui avaient été clairement identifiés sont restés volontairement impunis, prouvant à quel point l'Hindutva est ancrée dans la société.

Le parti politique qui s'appuie sur cette idéologie est le Bharatiya Janata Party (BJP ou Parti du peuple indien). Il gouverne ou co-gouverne sept États. Dans cinq d'entre eux, des lois anti-conversion ont été adoptées et sont souvent utilisées comme prétexte pour perturber ou interrompre des célébrations chrétiennes ainsi que pour harceler, battre ou accuser les chrétiens et leurs responsables. De nombreux cas ont été signalés dans tout le pays, et cela arrive de plus en plus souvent dans le Sud. Dans ces cinq États, toutes les églises sont surveillées et les hindous radicaux observent de près les activités chrétiennes. Des espions sont infiltrés dans les églises et dénoncent parfois les chrétiens. Certaines dénonciations ont conduit à des affaires en justice contre l'Église.

Le permis de construire ou de rénover une église est presque impossible à obtenir dans certains États, en particulier là où règnent les nationalistes hindous. Même en dehors de ces États, des groupes hindous radicaux et leur réseau ont pénétré les administrations locales.

L'influence de cette idéologie grandit. Elle a fait une percée dans le Sud de l'Inde il y a quelques années et son arrivée a été scellée par la victoire du BJP au Karnataka en 2008. Le mouvement Hindutva vise également des tribus au nord-est de l'Inde, en Orissa, au Madhya Pradesh, au Gujarat et dans d'autres régions tribales du pays à travers des organisations comme le Vanvasi Kalyan Ashram (Ashram du bien-être tribal) et le Vanvasi Kalyan Paridhad (Comité du bien-être tribal). Leur but est d'assimiler les tribus à l'hindouisme et donc de gagner des membres.

  • Le mouvement naxalite est présent dans au moins douze États. C'est un groupe maoïste-communiste qui combat le gouvernement. Au Chhattisgarh et en Orissa, des centaines de familles chrétiennes ont été forcées de quitter leur maison et leur village sous la menace des maoïstes. Ceux-ci considèrent les chrétiens comme des ennemis liés au gouvernement et à l'Occident. Les chrétiens sont pris entre deux feux : la police les considère comme maoïstes et les maoïstes les considèrent comme des informateurs de la police.
  • L'extrémisme musulman continue de grandir au Assam, dans la vallée du Kashmir et au Kerala. La minorité chrétienne dans ces États a subi de fortes pressions récemment. Les chrétiens d'origine musulmane sont exclus par leur famille, leurs amis et leurs voisins.

Perspectives

Les élections approchant dans les États où les intérêts sont grands pour le BJP, il est fort probable que la persécution augmente en 2013 et 2014. Les périodes d'élection sont souvent des périodes de persécution pour l'Église. " Battez les chrétiens, renforcez votre nombre de voix " est une stratégie que le BJP sait mettre en œuvre. En plus de cela, le gouvernement ignore toujours le problème de la persécution, parlant d'actes criminels sans prendre en compte la dimension religieuse.

Informations sur l'Église

Le christianisme est présent en Inde depuis l'an 52 après J.-C.. Selon la légende, Thomas, l'un des disciples de Jésus, est venu en Inde à cette période et y a établi sept églises dans l'actuel Kerela et d'autres à Madras. Il est mort en martyr et sa tombe se trouve à Mylapore.

  • Il existe quatre courants principaux du christianisme en Inde : les orthodoxes, les catholiques, les protestants et les groupes indigènes. Selon le recensement, les chrétiens représentent 2,34 % de la population totale, parmi lesquels 50 % sont catholiques et le reste est divisé entre les différentes dénominations.
  • Entre 80 et 85 % des chrétiens seraient d'origine dalit (caste des intouchables) ou tribale. Ces personnes souffrent déjà du statut social que leur origine implique, et le fait d'être chrétien s'ajoute à cela. Dans l'État du Pendjab, 11 % des chrétiens sortiraient toujours les selles nocturnes d'autres personnes chaque matin, car c'était leur activité en tant qu'intouchables avant qu'ils ne se convertissent.

Ethiopie

Les communautés protestantes indépendantes sont les plus touchées par la persécution.

 

EthiopieContexte

Officiellement, le gouvernement et les fonctionnaires ne se revendiquent d'aucune idéologie. Cependant, il a manifestement des affinités avec l'idéologie communiste. La Chine est toujours présentée comme étant le " meilleur modèle " sur le plan économique comme sur le plan politique. 
Une nouvelle loi risque de restreindre les libertés des chrétiens en interdisant tout message religieux dans l'espace public. La loi s'appliquerait à tous les groupes religieux, cependant l'expérience a déjà montré que ce genre de loi visait surtout les églises protestantes.

Sources de persécution

Les communautés protestantes, les communautés dites " de renouveau " issues de l'Eglise orthodoxe d'Ethiopie (EOC) et les chrétiens d'origine musulmane sont les principales victimes de la persécution.

Les facteurs de la persécution sont multiples :

  • L'Eglise orthodoxe d'Ethiopie persécute violemment les chrétiens qui quittent ses rangs, pour rejoindre (principalement) les églises protestantes ou pour se joindre à des mouvements de renouveau au sein même de l'Eglise orthodoxe.
  • L'extrémisme islamique entraîne toujours plus de violence contre les chrétiens. Ces derniers sont pris pour cible dans toutes les régions où il y a une forte présence musulmane, qu'ils soient chrétiens d'origine musulmane, croyants d'origine orthodoxe, chrétiens issus des églises protestantes ou chrétiens orthodoxes. Certaines familles musulmanes n'hésitent pas à tuer leur enfant, même si celui-ci est adulte, s'il refuse de renoncer à sa " nouvelle foi ". Un mari divorcera de son épouse, des parents mettront leurs enfants à la rue, etc. Certaines familles prennent même part à des attaques violentes.
  • Enfin, la persécution vient aussi du gouvernement, que l'on soupçonne de s'orienter vers un mode de gouvernement " à la chinoise " et de faire preuve de paranoïa dictatoriale. Par exemple, les autorités ont cessé d'officialiser de nouvelles églises. Quant à celles qui devaient renouveler leur enregistrement, elles sont confrontées à un processus compliqué. Construire un nouveau lieu de culte est également problématique. Les églises se plaignent de ce que le gouvernement n'a pas répondu à leur demande de terrain. Certaines églises ont attendu plus de 15 ans pour obtenir un terrain. Cependant, de nombreuses églises qui avaient été réquisitionnées par le régime précédent ont été rendues.

Perspectives

Dans un avenir proche, la persécution des chrétiens risque de fortement s'intensifier.
La nouvelle loi, qui interdit tout discours religieux dans l'espace public, vise directement les chrétiens. Les changements au sein du gouvernement et du clergé orthodoxe risquent d'ouvrir le chemin aux fanatiques qui s'attaqueront de plus en plus aux églises et aux chrétiens.
L'extrémisme islamique se renforce dans la région. Il est aussi alimenté par des sources extérieures. Le conflit qui se poursuit dans la partie est du pays attire des groupes extrémistes tels que les shebab, venus de la Somalie voisine.
La conjoncture économique se dégrade, avec une inflation menaçante et incontrôlée qui touche en premier les chrétiens. En effet, les chrétiens persécutés sont en général extrêmement vulnérables aux difficultés économiques.

Informations sur l'Eglise

  • La population compte 66 % de chrétiens pour 34 % de musulmans. Les 34 % de musulmans sont répartis sur 60 % du territoire, dans une région du monde où l'influence de l'islam se renforce de plus en plus.
  • Le protestantisme est le mouvement chrétien qui se développe le plus rapidement dans le pays, que ce soit dans les régions à forte présence musulmane ou dans celles dominées par l'Eglise orthodoxe.

Egypte

Depuis le printemps arabe, les coptes font face à une des pires persécution de leur histoire.  

 

EgypteContexte

 

Le 3 juillet 2013, après deux ans et demi d’une domination écrasante, les Frères Musulmans ont été chassés du pouvoir. Mohamed Morsi a été renversé après des manifestations monstres réclamant son départ. Un nouveau gouvernement issu d’horizons politiques divers a prêté serment le mardi 16 juillet au Caire.

La révolution, qui a mené au départ du président Moubarak le 11 février 2011, avait uni musulmans et chrétiens dans la lutte contre le dictateur. Ensemble, ils voulaient mettre un terme à la corruption et ils exigeaient une solution à la pauvreté et à l’augmentation du chômage. Mais par la suite, les relations entre chrétiens et musulmans se sont détériorées dans ce pays où l’islam est la religion d’Etat. 

 

Place dans l’Index

En août 2013, de nombreuses églises, institutions, magasins, maisons ont été attaqués lors de manifestation pro-Morsi.

En octobre 2011, l’Egypte a fait la une des journaux avec le massacre de Maspero : 26 chrétiens qui manifestaient pacifiquement, ont été tués et des centaines d’autres blessés. Lors de cet épisode sanglant, l’armée n’a rien fait pour protéger les chrétiens attaqués et a même participé au massacre. Il ne saurait s’agir d’un événement isolé. Au contraire, il s’inscrit dans une série noire qui commence avec l’attentat à la bombe de la nuit du Nouvel An 2011 devant l’Eglise des Deux Saints à Alexandrie, qui a fait de nombreux morts et blessés parmi les chrétiens.

Pendant l’ère Moubarak, les églises étaient sans cesse opprimées. Sous Mohamed Morsi, la situation des chrétiens a empiré. Les chrétiens restent donc prudents en cette nouvelle période de transition. Cependant, la formation du gouvernement provisoire donne des raisons d’espérer. Le premier ministre Hazem el-Beblawi déjà ministre des finances et vice premier ministre dans le précédent gouvernement formé par l’armée après le départ de Moubarak. Il avait démissionné 3 mois plus tard suite à la mort de 26 personnes dont la plupart était chrétiennes lors d’une manifestation durement réprimée par les militaires et les forces de sécurité. Trois coptes et trois femmes font partie de ce gouvernement provisoire et aucun ministre ne vient de partis islamistes.

Perspectives

Le pays est actuellement en transition depuis la chute de l’ancien président Mohamed Morsi. La situation des chrétiens pourrait s’améliorer de façon significative s’ils obtiennent l’égalité des droits civiques et politiques mais ce scénario semble assez improbable en Egypte où la population, peu éduquée, se tourne vers l’islam.

 

Informations sur l’Eglise

• On compte près de 10 millions de chrétiens en Egypte, soit les trois-quarts de la population chrétienne du Moyen-Orient, mais l’émigration massive de chrétiens est très préoccupante.

• Les chrétiens coptes, jadis majoritaires dans le pays, représentent maintenant entre 7 et 10% des 80 millions d’habitants du pays. Presque 100 000 chrétiens ont émigré depuis mars 2011 suite à l’augmentation des intimidations et des attaques islamistes contre leur communauté.

Djibouti

Si les chrétiens expatriés sont libres, les chrétiens djiboutiens doivent quant à eux rester discrets.

 

Djibouti

Djibouti est atypique dans la région, car la présence de troupes étrangères et l'investissement étranger dans le domaine de l'énergie permettent au gouvernement d'empêcher les forces extrémistes de s'attaquer aux étrangers qui vivent ou investissent à Djibouti. C'est peut-être pour cette raison que Djibouti a pu, jusqu'à présent, empêcher la persécution ouverte de la minorité chrétienne.

Plusieurs pays de la région exercent une forte influence :

L'Arabie saoudite, en construisant des écoles islamiques et en soutenant financièrement les communautés religieuses musulmanes locales;

Sources de persécution

La principale source de persécution à Djibouti est la paranoïa dictatoriale combinée à l'extrémisme islamique. L'islam sunnite est la principale branche de l'islam dans le pays (95 % de la population).

Les chrétiens d'origine musulmane subissent de fortes pressions de leur famille et de leur communauté. Dans les pays à majorité musulmane de l'Afrique subsaharienne, quitter l'islam est un stigmate social insurmontable. Les citoyens djiboutiens qui se convertissent au christianisme doivent rester discrets. Ils seraient rejetés par leur famille, leur clan et leur communauté. Par contre, les attaques contre des églises ou les fermetures d'églises sont rares.

Les chrétiens immigrés ou expatriés, quant à eux, sont rarement limités dans leurs activités, et les chrétiens orthodoxes de l'Éthiopie voisine sont tolérés. Il faut noter que les Éthiopiens et les Djiboutiens, malgré leurs religions différentes, ont vécu ensemble pendant des millénaires et tolèrent généralement leurs cultes respectifs.

 

Perspectives

Le gouvernement de Djibouti est autoritaire et il existe un risque réel de troubles politiques et inter-ethniques. Avec entre 40 et 50 % de chômage, un président qui refuse toute réforme et les révoltes arabes qui avancent dans la région, le pays pourrait devenir le théâtre de protestations.

Dans d'autres pays de la région, l'islam a été un facteur d'unité face au mécontentement politique. Ce scénario est possible à Djibouti, surtout si les pays musulmans ayant des intérêts à Djibouti commencent à soutenir les extrémistes religieux, comme l'Érythrée (ennemie de Djibouti) l'a fait en Somalie et en Éthiopie. Si les mouvements fanatiques islamiques prennent pied sur Djibouti dans un avenir proche, cela ne fera qu'augmenter la pression sur la petite Église du pays, y compris sur les orthodoxes éthiopiens.

 

Informations sur l'église

On compte peu de chrétiens à Djibouti. Les chrétiens orthodoxes éthiopiens forment le plus grand groupe chrétien, suivis par les chrétiens étrangers expatriés (cercles diplomatiques et militaires) et par les chrétiens djiboutiens d'origine musulmane.

Myanmar (Birmanie)

La persécution des chrétiens est très présente dans certaines régions comme l’archipel de Zanzibar.

 

BirmanieContexte

Le Myanmar, anciennement la Birmanie, a fait les gros titres de la presse internationale ces deux dernières années. La libération d’Aung San Suu Kyi, icône de la liberté et lauréate du prix Nobel de la paix, assignée à résidence jusqu’en novembre 2010, a été perçue dans le monde entier comme un signe positif et a aidé le pays à se débarrasser de son image négative. Plusieurs centaines de prisonniers politiques ont également été libérés et des accords temporaires de cessez-le-feu ont été conclus avec différentes minorités ethniques. Le nouveau président, Thein Sein, a annoncé de nouvelles réformes démocratiques. La mise en place d’un système participatif plus respectueux des droits de l’Homme et qui prend en compte les minorités ethniques et religieuses, a suscité beaucoup d’espoir.

Cependant, le fait que l’armée agisse indépendamment du gouvernement freine ce timide processus de démocratisation. Pour l’instant, ces réformes n’ont pas eu de conséquence réellement positive sur la minorité chrétienne.

Sources de persécution

En 2012, au moins 10 chrétiens y ont été tués, l’armée cible les villages chrétiens et les églises. Des dizaines de maisons et d’églises ont été détruites. Des chrétiens sont en prison, d’autres ont dû fuir leur ville natale. Tous les cas de persécution n’ont pas été rapportés car les zones où vivent les tribus sont souvent inaccessibles.

Il existe aussi une persécution invisible, subie par ceux qui décident de se convertir au christianisme. La plupart d’entre eux subissent de fortes pressions de la part de leur famille et de leur voisinage pour revenir à la foi bouddhiste.

Même si la Constitution de Myanmar garantit la liberté de religion, toutes les minorités religieuses se heurtent à des restrictions dans ce pays où la croyance majoritaire est le bouddhisme.

En général, les chrétiens sont traités comme des citoyens de seconde zone. Leurs enfants sont souvent obligés de participer aux rituels bouddhistes qui ont lieu à l’école tous les matins avant le début de la classe. Les chrétiens sont discriminés quand ils ont affaire au gouvernement ou à la justice. La discrimination et le harcèlement qu’ils subissent sont pires à la campagne qu’en ville.

Le degré de persécution dépend de l’attitude des dirigeants locaux, aussi bien politiques que religieux. Les quelques chrétiens d’origine musulmane parmi les Rohingya à l’Ouest du Myanmar subissent de graves persécutions.

La liberté de culte est soumise au bon vouloir du chef de village et des moines bouddhistes locaux. Ces premiers obstacles passés, commence un processus long et compliqué pour l’obtention d’une permission. Il faudra verser des dessous de tables pour faire progresser le dossier, sachant qu’il n’aboutira pas forcément.

Les églises qui existent sont surveillées et n’ont pas le droit d’imprimer ni d’importer de littérature chrétienne.

La persécution qu’endurent les chrétiens est une combinaison de plusieurs facteurs :

  • La paranoïa dictatoriale : le régime est prêt à tout pour se maintenir au pouvoir, ce qui est particulièrement vrai pour l’armée.
  • La corruption organisée : les grandes entreprises sont souvent dirigées par des militaires ou des politiciens hauts placés, le népotisme y est donc roi. Il n’y a aucun désir de partage de la richesse du pays avec la population.
  • L’hostilité du gouvernement envers les minorités ethniques : elle est encore très présente, malgré les accords de cessez le feu. La croyance bouddhiste est étroitement liée à l’identité birmane et le gouvernement entend bien renforcer cette tendance. Les tribus chin, kachin et karen font l’objet d’une attention particulière. Le gouvernement a ouvert les écoles Na Ta La, des écoles destinées aux jeunes des minorités ethniques des zones frontalières du Myanmar. Les parents issus des minorités ethniques y mettent volontiers leurs enfants car elles sont gratuites. Ces écoles ont pour but de formater les jeunes et de les convertir au bouddhisme. Certains ont même été obligés de porter des robes de moines bouddhistes et quand ils ont refusé de se convertir, ils ont été harcelés et obligés de quitter l’école.

Perspectives

Jusqu’à présent, la démocratie qui se met lentement en place n’a eu aucun effet positif sur la situation des chrétiens. Plus le pays s’ouvrira, plus la communauté internationale s’intéressera à la manière dont le pays traite ses minorités et respecte les droits de l’Homme en général. Mais jusqu’à présent, la difficile situation des chrétiens kachin par exemple, est passée inaperçue.

Informations sur l’Eglise

  • Les chrétiens représentant 6,6% de la population de Myanmar. La plupart appartiennent aux minorités ethniques. Ils sont concentrés dans les zones où s’étaient installés les missionnaires par le passé (par exemple dans la province Chin).
  • La majorité des chrétiens birmans (4/5ème) sont de dénomination protestante.
  • Les chrétiens n’ont le droit ni de louer, ni d’acheter des bâtiments pour y célébrer leur culte.

Territoires palestiniens

Les pressions envers les nouveaux convertis sont de plus en plus fortes, allant jusqu’à des agressions et des enlèvements.

 

Territoires palestiniens

Contexte

La situation est complexe car la persécution n’est pas la même à Gaza et en Cisjordanie. En effet, ces deux territoires ne sont pas sous la même administration. En général, la pression que subissent les chrétiens d’origine musulmane ne cesse d’augmenter. Notre dernier rapport fait état de quelques cas de conversions forcées à l’islam, d’enlèvements et d’agressions physiques.

Dans les Territoires Palestiniens, la persécution est essentiellement le fait de l’extrémisme islamique. La loi fondamentale palestinienne, qui tient lieu de constitution, déclare que la religion officielle des territoires est l’islam et que la législation palestinienne est basée sur la charia (loi islamique).

 

Sources de persécution

En terme de persécution, les chrétiens subissent d’avantage de pression à Gaza qu’en Cisjordanie, à cause de mouvements islamiques fanatiques présents à Gaza. L’un d’eux a notamment enlevé deux chrétiens et les a forcés à se convertir à l’islam, un incident qui a fait trembler la communauté chrétienne. Les chrétiens locaux affirment qu’ils subissent des pressions de plus en plus fortes sur le plan social et sur le plan économique, pour les faire revenir à l’islam, et ce, surtout à Gaza.

La peur se répand aussi parmi les chrétiens de Cisjordanie à cause des tensions entre Israël et l’Iran, sur fond de troubles politiques au Moyen Orient. Quatre types de chrétiens vivent dans les territoires : les chrétiens d’origine musulmane, les chrétiens appartenant aux églises historiques, les chrétiens protestants qui ne sont pas issus de l’église protestante traditionnelle et les expatriés chrétiens. Parmi eux, ce sont les chrétiens d’origine musulmane qui sont les plus persécutés.

En général, ce sont les fanatiques qui sont les plus violents à l’égard des chrétiens mais, dans tous les domaines, à la pression exercée par les extrémistes s’ajoute la menace exercée par la famille du converti, quand il s’agit d’un chrétien d’origine musulmane.

Les pressions subies sont très fortes dans la sphère privée et familiale. Le degré de persécution dépend du type de famille concerné (si la famille est pauvre et sans moyen de pression ou, au contraire, si elle est éminente) et de la région concernée (la persécution est très sévère à Gaza, elle l’est moins en Cisjordanie mais elle est tout de même présente). A Gaza, les chrétiens d’origine musulmane vivent dans la clandestinité la plus complète. Grâce à la présence des chrétiens appartenant aux églises historiques, la persécution enregistrée au niveau de la vie d’église est légèrement moins sévère que dans les autres sphères.

Les autorités ne protègent pas les droits des chrétiens en tant qu’individus et dans certains cas, ces chrétiens doivent fuir et s’abriter dans ce qu’on appelle des "maisons de refuge" disséminées dans la région. A Gaza, la persécution est aussi le fait de groupes musulmans radicaux. Entre la persécution qui vient de ces groupes, celle qui vient du Hamas, et une situation politique et économique désespérée, les chrétiens sont de plus en plus contraints de quitter Gaza. C’est également vrai pour la Cisjordanie mais dans une moindre mesure. Même si, officiellement, il n’y a pas de persécution, les chrétiens sont discriminés. De plus, l’Eglise souffre des restrictions inhérentes au conflit israëlo-palestinien.

 

Perspectives

Il est peu probable que la situation des chrétiens s’améliore dans un avenir proche. A Gaza, les autorités sont de plus en plus sous l’influence de groupes radicaux, encouragés par les récents changements politiques au Moyen Orient (Influence islamiste des Frères Musulmans en Egypte, défi de l’Iran envers Israël et les Etats-Unis). En Cisjordanie, la situation est différente car le Fatah s’appuie sur des principes laïcs, il y a six députés chrétiens au parlement, et le maire de Bethlehem, Victor Batarseh est chrétien. Cependant, plus le Fatah perdra de sa crédibilité auprès des palestiniens, plus les éléments radicaux arriveront au pouvoir, ce qui n’augure évidemment rien de bon pour l’Eglise.

Les Territoires palestiniens ont fortement progressé dans le classement de l’Index 2013. Ceci est surtout dû au nouveau questionnaire, et à la nouvelle méthodologie, qui reflète plus justement le degré de persécution dont sont victimes les chrétiens d’origine musulmane. Quant à la violence, elle est restée similaire à celle recensée en 2012, mais les pressions subies ne cessent d’augmenter, et la peur grandit au sein de la communauté chrétienne.

 

Informations sur l’Eglise

Le nombre de chrétiens palestiniens ne cesse de diminuer. Beaucoup ont quitté les territoires à cause de l’influence grandissante de l’islam, en plus des raisons politiques et économiques. Les chrétiens historiques ont le droit de pratiquer leur religion dans la mesure où ils ne partagent pas leur foi avec des musulmans. Les chrétiens d’origine musulmane sont discriminés par leur famille et par leur voisinage quand on découvre leur conversion. A Gaza, les chrétiens sont aussi persécutés par les groupes musulmans radicaux. En Cisjordanie, même si, officiellement, il n’y a pas de persécution, les chrétiens sont tout de même discriminés.

Sujets de prière

  • Remercions Dieu pour les chrétiens qui désirent rester afin d’apporter leur aide à ceux qui les entourent
  • Prions pour que les responsables chrétiens menacés de mort soient protégés
  • Prions pour que la présence chrétienne ne disparaisse pas mais qu’au contraire, elle se développe

Brunei

Les chrétiens doivent être prudents face aux pressions qu’ils subissent.  

 

Brunei

Contexte

Le Brunei Darussalam est un petit pays de l'ile de Bornéo, à la frontière de la Malaisie. C'est un Etat islamique basé sur une idéologie appelée Monarchie Musulmane Malaise. Suite à un décret, tout contact avec des chrétiens d'autres pays, l'importation de bibles et la célébration publique de Noël sont interdits.

En 1991, Sa Majesté le sultan Hassanal Bolkiah a introduit une idéologie conservatrice appelée Melayu Islam Beraja (MIB ou monarchie islamique malaise) qui présente la monarchie comme défenseur de la foi. Il a récemment appuyé la démocratisation du gouvernement du Brunei et s'est autodéclaré premier ministre et président. En 2004, le conseil législatif qui était dissout depuis 1962 a été recréé.

Place dans l’Index

Le Brunei reste haut placé dans la liste cette année. Cela s'explique par les pressions maintenues par les autorités, la société, la famille, les amis et les voisins sur les membres de la minorité chrétienne, en particulier ceux d'origine musulmane. Cette pression ne se manifeste pas par une violence flagrante comme dans d'autres pays de l'Asie du Sud-Est mais les chrétiens doivent savoir rester très prudents. Les musulmans qui se convertissent au christianisme n’ont, par exemple, pas le droit de faire changer la mention de leur religion sur leur carte d'identité.

L'extrémisme islamique et l'opposition tribale sont les principales sources de persécution. La charia est mise en œuvre depuis 2011 pour tous les musulmans du pays. L'islam gouverne tous les aspects de la vie et le gouvernement suit un plan d'islamisation parmi les natifs en soutenant le mouvement de la da'wah (prosélytisme islamique) dans les tribus. L'entrée dans les villages tribaux est surveillée par des espions et par la police du gouvernement pour en interdire l’entrée aux prédicateurs chrétiens.

Les responsables d'église sont tout particulièrement surveillés, il leur est difficile de former les membres de l'église ou de faire des études théologiques. Les librairies chrétiennes sont interdites. Il est impossible d'imprimer des livres chrétiens dans le pays et leur importation est interdite. Il est également interdit d'agrandir les bâtiments d'église. Même si aucun incident violent n'a été signalé cette dernière année, les chrétiens vivent sous pression.

Perspectives

Dans le bulletin de Bornéo du 7 octobre 2012, le sultan a annoncé que toutes les écoles devront proposer un cours sur l'islam à partir de janvier 2013. Cette annonce publique montre qu’il est peu probable que la pression diminue dans les années à venir. Tant que le monarque se voit comme le défenseur de la foi et que les autorités du pays lui obéissent, la minorité chrétienne sera négligée, discriminée et poussée à bout.

Informations sur l’Eglise

Le gouvernement ne reconnaît que trois églises catholiques et trois églises anglicanes. Les églises qui n’ont pas obtenu de reconnaissance officielle sont considérées comme des sectes illégales du christianisme. Leurs activités sont donc très surveillées et limitées. L'Église ne peut pas fonctionner librement, les cultes espionnés par des représentants du gouvernement. Les pasteurs doivent faire très attention aux mots qu'ils utilisent dans leurs messages pour ne pas offenser le gouvernement ou la famille royale. Ils sont tout le temps surveillés.

Il existe six écoles chrétiennes dirigées par les Églises officielles catholiques et anglicanes. Elles continuent de fournir un haut niveau d'éducation, mais le gouvernement fait pression pour qu'elles retirent l'étude de la Bible de leur programme. Les écoles chrétiennes ne reçoivent aucune subvention de l'État.

Laos

Outre le bouddhisme, vu comme une part de l’identité du pays, aucune religion n’est reconnue.

 

Laos

Contexte

Le Laos fait partie des cinq derniers Etats communistes au monde. C’est aussi un pays (avec la Birmanie, le Cambodge, la Thaïlande et le Sri Lanka) où la religion majoritaire est le bouddhisme theravada.

Sources de persécution

La spécificité du Laos illustre bien les deux principales causes de persécution :

  • D’une part, l’Etat et le Parti communiste au pouvoir exercent de fortes pressions sur la petite communauté chrétienne.
  • D‘autre part, surtout au niveau local, certains responsables de la religion dominante persécutent aussi les chrétiens. Si ceux-ci refusent de participer aux fêtes et cérémonies traditionnelles, ou tout simplement s’ils souhaitent quitter la religion établie, ils sont pris à partie par les bouddhistes.

Le gouvernement du Laos favorise le bouddhisme theravada en tant que religion autochtone. Les chrétiens, au contraire, sont perçus comme des « agents au service de puissances étrangères » et le christianisme comme une idéologie occidentale qui s’oppose au communisme.

Les autorités locales considèrent les chrétiens comme des ennemis. Cette perception occasionne de nombreux problèmes. Les croyants sont obligés d’être extrêmement prudents lorsqu’ils parlent de leur foi. Ils doivent se soumettre à des directives non écrites qui limitent leur liberté d’expression. Le pouvoir justifie son contrôle sur la communauté chrétienne par l’attitude majoritairement hostile de la société à son égard. Les responsables bouddhistes et les chamanes de village exercent également une surveillance soutenue.

Un rapport récent a signalé qu’un fonctionnaire du bureau des affaires religieuses a empêché l’expulsion de 10 familles chrétiennes, ordonnée par les autorités du district. Même s’il ne s’agissait que d’un conflit d’intérêts, cela met deux choses en évidence : les chrétiens ne sont pas systématiquement visés et la situation dépend beaucoup du pouvoir local.

Les chrétiens issus des ethnies minoritaires sont davantage persécutés. Ils peuvent être arrêtés, emprisonnés et poussés à renier leur foi. Les croyants des ethnies Katin et Hmong sont parfois tués, souvent par l’armée.

 

Perspectives

La liberté d’exprimer sa foi dans le domaine public, bien qu’autorisée en théorie par le décret de 2002 sur la pratique religieuse, est en réalité interdite car elle provoquerait des divisions sociales. Le Décret 92 du Premier ministre reste la principale référence juridique sur la pratique religieuse. Même si, depuis sa promulgation en 2002, ce décret a ouvert la voie à une plus grande tolérance, les autorités ont utilisé ses nombreuses clauses pour restreindre divers aspects de la pratique religieuse, particulièrement au niveau régional et local. Le département d’Etat américain rapporte que la Constitution et le Décret 92 affirment tous deux que la pratique religieuse devrait servir l’intérêt national en favorisant le développement et l’éducation et en enseignant les croyants à être de bons citoyens.

Alors que plus que 50% des chrétiens appartiennent à la minorité khmu, il n’existe pas encore de Bible dans leur langue. Le besoin est très important. Aucune école biblique n’a été autorisée à ouvrir depuis que le Laos est devenu un Etat communiste en 1975. Par ailleurs, l’alphabétisation des croyants ruraux reste une priorité pour l’Eglise.

Informations sur l’Eglise

  • Les chrétiens ne représentent que 2% des Laotiens. Il y a autant de catholiques que de protestants. 
  • Il n’y a que trois dénominations chrétiennes enregistrées (catholique, évangélique et adventiste du 7° jour) et de petites paroisses protestantes indépendantes qui, n’ayant pas pu obtenir la reconnaissance du gouvernement, sont marginalisées.
  • L’Eglise catholique, surtout présente dans les cinq provinces les plus peuplées du centre et du sud, peut généralement opérer en toute liberté. En avril 2010, un évêque catholique laotien a été ordonné.
  • L’Eglise Evangélique Laotienne ( EEL) est officiellement reconnue. Elle compte environ 400 églises et 100 000 adhérents. Une forte proportion des catholiques est issue de l’ethnie majoritaire, alors que la majorité des protestants (pour la plupart membres de l’Eglise Evangélique Laotienne) appartient aux minorités ethniques, notamment Hmong, Monkhmer, Khmu et Yao.
  • Les activités des églises non reconnues sont considérées comme illégales ; leurs membres et responsables sont régulièrement harcelés, arrêtés et emprisonnés sous toutes sortes de prétextes. Par exemple, dans certaines régions, les protestants méthodistes n’ont pas le droit de se réunir pour une célébration, de construire un lieu de culte ou d’organiser un enterrement chrétien. Les méthodistes et d’autres dénominations protestantes aspirent toujours à être reconnus.

Chine

Bien que la persécution ne soit plus aussi forte qu’auparavant, la place de l’Eglise dans le pays est très ambiguë.

 

Chine

Contexte

Alors que le visage de Mao trône toujours sur la place Tiananmen, le Colonel Sanders de la chaine de restauration rapide, Kentucky Fried Chicken, lui sourit désormais depuis l’autre côté de la place. C’est cette tension entre ces deux forces, celle de l’autoritarisme chinois et du capitalisme occidental, qui donne à la Chine son côté si particulier et qui explique l’ambigüité des relations entre l’Eglise et l’Etat.

La Chine s’affirme de plus en plus sur la scène internationale. Son statut, récemment retrouvé de superpuissance, a rendu ses dirigeants plus profondément nationalistes et plus antioccidentaux de bien des manières. Le christianisme est toujours considéré comme d’origine occidentale, ce qui force les églises à rester sur la défensive.

D’un autre côté, les autorités chinoises sont de plus en plus sous pression à l’intérieur du pays. Elles font face à d’énormes défis démographiques, économiques et sociaux. On compte plus de 150 000 manifestations annuelles, souvent contre l’augmentation chronique de la corruption. Elles ont fort à faire pour gérer une forte croissance économique tout en assurant la stabilité sociale. Curieusement, cela ouvre des portes à l’Eglise puisque le gouvernement cherche des alliés honnêtes pour l’aider à relever ces défis.

 

Place dans l’Index

Voici deux raisons pour lesquelles l’Eglise peut subir la persécution en Chine aujourd’hui :

 

  • Lorsqu’elle est perçue comme trop puissante : le gouvernement prend peur lorsqu’il voit de grands réseaux, essentiellement ruraux, s’unir, parce qu’il craint l’émergence d’un nouvel homme providentiel comme Mao qui unirait les masses pour une nouvelle révolution. Toutefois, un dialogue discret a eu lieu ces dernières années entre les autorités et les responsables des principaux réseaux d’églises de maison.
  • Lorsqu’elle est perçue comme trop politique : il n’est pas toujours possible de savoir comment réagiront les autorités aux propositions d’une communauté en raison d’un flou législatif. Par exemple, une église de maison a été fermée parce qu’elle tenait un orphelinat, les autorités locales considérant que c’est là le domaine exclusif de l’Etat. Mais une autre église de maison, dans une autre ville, fait la même chose sans être inquiétée parce que les autorités locales ne considèrent pas cet orphelinat comme subversif.

L’église de maison de Shouwang, à Beijing, illustre également ce problème. Cette église avait décidé de rénover ouvertement un local et de se réunir en dehors du cadre de l’Eglise reconnue par l’Etat, le Mouvement Patriotique des Trois Autonomies. Mais le 11 avril 2011, jour de l’ouverture du lieu de culte, les responsables de l’église ont été arrêtés. Pourtant, dans d’autres quartiers de Beijing, d’autres églises de maison se réunissent elles aussi ouvertement dans de grands locaux.

 

Perspectives

Le temps où les chrétiens devaient être exterminés est révolu, mais la persécution peut encore surgir à tout moment. Les nouveaux dirigeants chinois devraient être de plus en plus disposés à les utiliser plutôt qu’à les exterminer. Les églises de maison avancent à l’aveuglette dans cette atmosphère imprévisible de danger et d’opportunités.

 

Informations sur l’Eglise 

Les chrétiens ont dû faire face à une persécution sévère, tout particulièrement au plus fort de la révolution culturelle entre 1966 et 1976.

 Début 1970, il restait moins de 500 000 chrétiens dans le pays mais dans les années 80, dans le coeur rural de la Chine, plus de 50 millions de personnes se sont converties durant ce qui a été le plus grand réveil jamais vu au monde.

Depuis, le christianisme continue à se développer, et l’on estime qu’aujourd’hui les chrétiens chinois sont plus de 80 millions.

Jordanie

Les personnes converties au christianisme subissent une discrimination  sociale constante.

 

JordanieContexte

Selon la Constitution jordanienne, "l'État doit protéger le libre exercice de toute forme de culte et de rites religieux en accord avec les coutumes du royaume, sauf s'il n'est pas cohérent avec l'ordre et la moralité publics."
L'islam est la religion d'État. Le système légal est basé sur des lois d'origine syrienne et parfois égyptienne. Le statut légal personnel est basé sur la loi religieuse qui implique que la charia s'applique à tous ceux considérés par l'État comme musulmans.
Il est interdit de quitter l'islam et ceux qui le font subissent une discrimination légale, des abus de leur famille et de leur communauté, et ont des difficultés à trouver ou à garder un emploi. Les musulmans qui deviennent chrétiens restent sous la juridiction des tribunaux de la charia, ce qui veut dire que leur mariage peut être annulé, la garde de leurs enfants retirée et ils peuvent être privés d'autres droits civils.

Sources de persécution

Les principales sources de persécution en Jordanie sont l'extrémisme islamique, la paranoïa dictatoriale et l'opposition tribale.
La situation des chrétiens d'origine musulmane s'est aggravée. Ces chrétiens souffrent de discrimination et sont menacés psychologiquement et physiquement par leur famille, les autorités et parfois les membres de leur communauté. Même si l'État ne joue pas de rôle actif, il est permissif.
Des violences nous ont été signalées contre des chrétiens, y compris des meurtres perpétrés par des extrémistes. Plusieurs chrétiens d'origine musulmane sont menacés de perdre la garde de leurs enfants à cause de leur conversion.
Les services de sécurité auraient interrogé certains de ces chrétiens sur leurs convictions, les auraient menacés de les poursuivre en justice et promis des récompenses (par exemple un emploi) s'ils retournaient à l'islam. Ils ont confisqué leurs certificats de bonne conduite nécessaires à la recherche d'un emploi ou à l'ouverture d'un commerce. Ils ont aussi demandé à leurs employeurs de les licencier.

Perspectives

Historiquement, les relations entre musulmans et chrétiens ont généralement été pacifiques. Toutefois, avec la montée de l'islam radical, l'influence du Printemps arabe et l'arrivée massive de réfugiés musulmans de Syrie et d'Irak, les pressions subies par les chrétiens d'origine musulmane risquent de s'amplifier.

Informations sur l'Église

  • Les chrétiens jouissent d'un certain degré de liberté religieuse. La vie de l'Église est moins limitée que dans d'autres pays de la région et il existe de nombreuses églises déclarées.
  • L'Église est comparable à celle de la Syrie d'avant-guerre civile avec des églises déclarées, une faculté de théologie et la tolérance relative vis-à-vis des chrétiens d'origine musulmane. Une église grandit également parmi les réfugiés irakiens.
  • Le nombre total de chrétiens a baissé depuis l'indépendance du pays à cause du faible taux de naissances et du fort taux d'émigration. D'un autre côté, de nombreux chrétiens irakiens sont entrés dans le pays et continuent d'affluer.

Bhoutan

Si la tolérance religieuse est garantie par la Constitution, les chrétiens n’en restent pas moins menacés.

 

BhoutanContexte

Le Bhoutan a été un royaume bouddhiste pendant plusieurs siècles et même aujourd’hui, alors que le pays a introduit une monarchie constitutionnelle, le bouddhisme tient une place prépondérante, surtout dans les régions rurales. D’après sa Constitution, le Bhoutan est une démocratie parlementaire qui garantit à tous le libre exercice de la foi. Le bouddhisme n’est pas défini comme religion d’Etat et la Constitution promeut la laïcité et la tolérance religieuse. L’article 3 de la Constitution déclare que « le bouddhisme est l’héritage spirituel du Bhoutan, qui promeut notamment les valeurs de paix, de non-violence, de compassion et de tolérance ». Le Roi est considéré comme le protecteur de tous les cultes du Bhoutan, ce qui inclut les hindous et les chrétiens.

En 2011, le Premier ministre Jigmey Thinley a affirmé que « petit à petit, les racines d’une culture démocratique s’ancrent fermement » dans le pays. Mais dans le même temps, il nie énergiquement le droit des chrétiens à exprimer librement leur foi, que ce soit dans le domaine public ou privé.

Le Parlement, dominé par un parti considéré comme royaliste, débat d’un possible amendement du Code pénal qui interdirait les « conversions obtenues par la force ou moyennant une récompense financière ». En Inde, on sait qu’une telle loi a abouti à une augmentation de la persécution contre les chrétiens dans plusieurs Etats.

Place dans l’Index

La principale source de persécution contre les chrétiens au Bhoutan est le militantisme religieux, surtout dans les campagnes où les moines bouddhistes montrent une certaine hostilité envers les minorités chrétiennes.

Les chrétiens subissent également des pressions de la part des autorités locales qui leur interdisent la liberté de culte et d’expression, tout en exerçant sur eux une discrimination. La plupart des chefs de village interdisent également aux villageois de devenir chrétiens.

Les responsables chrétiens ont le droit de célébrer des cultes dans des maisons privées mais le gouvernement restreint la construction de lieux de culte non bouddhistes et la célébration de certaines fêtes non bouddhistes.

Perspectives

La situation des chrétiens restera ambigüe aussi longtemps que leur statut officiel ne sera pas clairement défini, surtout au vu de la place particulière du bouddhisme dans la Constitution. Le nombre de chrétiens arrêtés, agressés physiquement ou harcelés décline, mais cela arrive encore.

Cependant, l’Eglise du Bhoutan n’est plus clandestine, les chrétiens peuvent à présent se réunir tous les dimanches dans des maisons privées, sans ingérence des autorités. Ces lieux de culte ne sont pas encore officiellement reconnus, mais le gouvernement réfléchit à des possibilités d’officialisation. La situation est toutefois plus difficile dans les villages reculés.

Informations sur l'Eglise :

Environ 66 à 75% de la population est bouddhiste. Le reste de la population, essentiellement d'origine népalaise, est hindou. Portes Ouvertes estime le nombre de chrétiens dans le pays à 20 000, soit environ 2,8% de la population. On les trouve surtout dans les villes et au sud du pays et la plupart sont d'origine népalaise.

Le Bhoutan est resté fermé à la foi chrétienne, ainsi qu'à toute autre influence extérieure, jusqu'en 1965.

Comores

Bien que de nombreux chrétiens malgaches vivent sur les îles, les chrétiens d’origine musulmane se réunissent en secret.

 

Comores

Contexte

L’archipel des Comores est constitué de 4 îles : Grande Comore, Mohéli, Anjouan et Mayotte. Dans cet article, il n’est question que des trois premières îles car la dernière étant toujours française, la situation y est différente.

L’influence politique et religieuse de l’Iran est très forte aux Comores. L’Iran fait pression pour imposer un code vestimentaire strict et pour que l’Etat lutte contre le christianisme. L’influence iranienne dans le pays remonte à Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, l’ancien président des Comores arrivé au pouvoir en mai 2006. C’était un religieux et un homme d’affaires qui a étudié la théorie politique islamique en Iran, un proche du président iranien Mahmoud Ahmadinejad. En 2006, les deux hommes ont passé des accords bilatéraux dans le domaine économique, celui de la recherche, de la technologie et de l’information.

Depuis, les deux pays ont des affinités culturelles et politiques et ont gardé des relations étroites.

L’archipel est majoritairement musulman, et en mai 2009, l’islam est devenu religion d’Etat par référendum, entraînant des violations manifestes de la liberté de religion. Dès lors, le code pénal interdit le droit d’expression à toute autre religion que l’islam. Si un musulman se convertit au christianisme, cela peut le conduire au tribunal. C’est pourquoi les chrétiens d’origine musulmane se réunissent dans des églises « souterraines », c'est-à-dire de manière secrète. De nombreux chrétiens malgaches vivent et travaillent sur les îles. Comme ils sont étrangers, ils ont le droit de former des églises, mais ils sont tout de même soumis à des restrictions concernant la liberté d’expression de leurs convictions religieuses.

 

Place dans l’Index

Les nouveaux chrétiens (des chrétiens d’origine musulmane) ont résisté aux fortes pressions exercées sur eux pour qu’ils reviennent à l'islam et sont, à présent, mieux acceptés par certaines parties de la société.

Dans la région d’Anjouan, on sait qui sont les chrétiens et où ils se réunissent, mais personne ne leur pose de problème.

Cependant, à côté de cette tendance assez positive, on trouve une société qui, dans l’ensemble, est très attachée aux règles de l’islam, et l’influence d’éléments radicaux venus d’Iran attise le sentiment antichrétien dans la population. La persécution vient principalement de l’extrémisme islamique. Qu’il soit acteur ou non de la persécution, le gouvernement, au travers du référendum de 2009, a mis en place le cadre nécessaire à l’exercice de cette persécution.

Les persécutions les plus graves proviennent des groupes suivants :

 

  • les fonctionnaires du gouvernement,
  • les citoyens ordinaires (la société dans son ensemble),
  • les chefs religieux.

D’autres groupes sont à l’origine de persécutions, mais plus rarement :

  • les chefs de tribus,
  • la famille élargie.

 

Perspectives

Ces dernières années, les Comores ont joui d’une certaine stabilité politique. Cela a apporté aux chrétiens un sentiment de sécurité, l’Etat de droit étant plus respecté qu’à l’époque des coups d'Etat successifs. Il semblerait qu’aujourd’hui, les Comores soient touchées par une vague de modernité, de laïcité et que les citoyens adoptent une attitude plus « insouciante » qui ne laisse pas entrevoir un durcissement de la persécution issue de l’islam.  

Cependant, à Anjouan, la montée d’une secte d’extrémistes islamiques et la pression exercée par des pays tels que l’Iran sont source d’inquiétude. Pour l’instant, ils poussent à ce que les Comoriens adoptent une « véritable culture islamique » et tous les signes extérieurs d’un islam strict. Si leur influence persiste à être acceptée par la population et favorisée par le gouvernement, les chrétiens pourraient subir des persécutions encore plus fortes.

 

Informations sur l’Eglise

On compte à peu près 6 400 chrétiens répartis sur les trois îles de Grande Comore, Mohéli et Anjouan.

Les chrétiens d’origine musulmane n’ont pas le droit d’avoir leurs églises, les chrétiens issus de l’immigration doivent faire attention et éviter de se réunir ou d'afficher ouvertement leur foi chrétienne car cela n’est pas toléré. Les églises locales sont surveillées par les autorités, c’est pourquoi les locaux ont peur de s’y rendre. La police veille et interroge de près les étrangers pour s’assurer qu’ils ne font pas entrer de littérature chrétienne dans le pays.

Un des plus grands défis des chrétiens d’origine musulmane (la plupart sont des hommes) est le mariage. Les Comores étant une société matriarcale, le marié emménage dans la famille de sa femme, ce qui rend la situation des maris chrétiens encore plus difficile. Cela peut se révéler une énorme source de pression pour les chrétiens.

 

Tanzanie

 

La persécution des chrétiens est très présente dans certaines régions comme l’archipel de Zanzibar.

 

 

TanzanieContexte

L'hostilité contre les chrétiens est plus sévère dans certaines régions du pays :

  •  Les régions à majorité musulmane en Tanzanie, dont le Pwani et le Lindi. Mtwara au sud-est, Ruwuma au sud, Tanga au nord-est et Kigoma au nord-ouest.
  •  Les îles de Zanzibar de Pemba et de Mafia.
  • D'autres régions comme Mwanza, Kagera, Shinyanga, Tabora, Singida et Dodoma.

L'archipel de Zanzibar est la principale source des hostilités contre les chrétiens, que ce soit dans les îles ou sur le continent. L'archipel ne constitue qu'une petite partie de la Tanzanie, il a un président et une structure politique semi-autonome, séparés du système politique du continent. Des groupes militants islamiques (comme le Vugu vugu la uamsho qui signifie Mouvement de Réveil pour la Préservation de l'islam. Ce jeune groupe, a détruit violemment des églises et des propriétés. Il a affirmé vouloir anéantir tout chrétien de l'île de Zanzibar) persécutent fortement les chrétiens. Ces groupes organisés ont la bénédiction indirecte d'une partie de la classe politique de Zanzibar (CCM et CUF) ainsi que du clergé musulman. Selon les experts de Portes Ouvertes : « la plupart des idéologies extrémistes anti chrétiennes enseignées par le clergé musulman provient de Zanzibar. Des groupes sécessionnistes font pression pour que l'archipel se sépare du continent pour pouvoir se joindre à l'Organisation de la coopération islamique (OCI) qui leur ouvrira des portes vers les bénéfices des pays de l’OCI. »

Sur le continent, la pression de l’islam extrémiste est moins violente, mais tout aussi tenace. Une partie de cette pression vient du processus de révision de la Constitution. Un expert de Portes Ouvertes explique : « Aujourd'hui en Tanzanie, il existe une grande contestation entre les chrétiens et les musulmans dans ce processus. Les musulmans affirment que par le passé les chrétiens ont été favorisés par le gouvernement et la Constitution. Ils sont déterminés à renverser la situation par tous les moyens et à contrôler la Tanzanie. Ils sont bien décidés à faire en sorte que tous les idéaux islamiques soient introduits ou renforcés dans la nouvelle Constitution. » Il ajoute : « Il existe des forces extérieures intéressées comme l'OCI et l'Organisation pour l'islam en Afrique (OIA). »

Souvenons-nous que la déclaration de la séance de fermeture de la première assemblée de l'OIA en 1989 est toujours considérée comme une source importante d'information concernant la stratégie islamiste pour faire de l'Afrique le premier continent musulman. Notre expert continue : « Les musulmans se sont placés stratégiquement à des positions d'autorité et les utilisent pour harceler les chrétiens et leur refuser des services, même dans les bureaux de l'État. Dans les régions et les îles à majorité musulmane, les musulmans ont perturbé le gouvernement pour y envoyer des employés. Les chrétiens qui avaient des postes n'étaient pas respectés, n'avaient pas de promotion et étaient parfois menacés de quitter la région. Les musulmans ont mené des campagnes dans toute la Tanzanie, affirmant que le gouvernement est pro-chrétien et anti-islam et que tous les musulmans devaient renverser la balance. »

Place dans l’Index

Les hostilités contre les chrétiens se concentrent sur les iles de Zanzibar et de Pemba, sur les autres régions majoritairement musulmanes et à un moindre niveau sur les régions avec un nombre important de musulmans. Les chrétiens d'origine musulmane ont dû fuir de chez eux et leur femme parfois remariée de force. Les chefs musulmans ont créé des politiques locales qui discriminent les chrétiens. Ces derniers peuvent également être accusés de blasphème.

Dans l'archipel de Zanzibar, des églises ont été incendiées, des propriétés d'Église pillées et des chrétiens, en particulier des pasteurs, ont été menacés de mort. Ces émeutes ont été tellement violentes qu'elles ont attiré l'attention internationale.

La Tanzanie a une Constitution qui empêche quiconque d'infliger une forme de violence à qui que ce soit à cause de la religion. Les forces du gouvernement l'ont utilisée pour faire régner la loi et l'ordre quand les émeutes ont éclaté. 
À Mwanza, au nord-ouest du pays, la conversion d’un sorcier au christianisme a déclenché de violentes protestations durant lesquelles quatre églises ont été brûlées et des propriétés de l'Église détruites.

Perspectives

Que va-t-il se passer dans un avenir proche concernant les hostilités contre les chrétiens en Tanzanie ? Les experts de Portes Ouvertes constatent : « Ayant vu l'agressivité avec laquelle les musulmans travaillent à une révision de la Constitution, beaucoup de chrétiens ont peur que le pays devienne un État islamique. Ils disent que les musulmans sont très unis alors que les chrétiens sont encore divisés. » Si la tentative de sécession fonctionne, la présence de l'Église sur les îles de Zanzibar et Pemba risque d'être réduite à néant. Les actions frénétiques des islamistes en Tanzanie vont continuer. Ils pourraient être inspirés par ce qui se passe dans les régions proches, comme au Kenya, au Mali ou dans les pays du Printemps arabe. Leur but est de continuer la propagation d'un islam extrémiste sur le continent par des actions terroristes et une infiltration stratégique des principaux secteurs de la société et séparer les îles de Zanzibar et Pemba de la Tanzanie pour ranimer le sultanat de Zanzibar en incluant la région côtière de la Tanzanie et celle du Kenya. Pour l'Église, cela signifie que des temps difficiles l'attendent.

Informations sur l'église

  • Les plus importantes dénominations chrétiennes existent en Tanzanie. Elles ont été fondées à partir de la moitié du 19ème siècle.
  • Sur l’archipel de Zanzibar, la plupart des membres d’églises viennent du continent ou de l’étranger.
  • Les chrétiens sont souvent victimes d'hostilité dans les régions à majorité musulmane.
  • La situation des chrétiens d'origine musulmane est très difficile, en particulier dans les régions à majorité musulmane.

Algérie

La petite minorité chrétienne doit rester très discrète et fait face à de multiples pressions de la part de l’Etat et de la société.

 

Algérie

Contexte

L’Algérie est de plus en plus le théâtre de violences, orchestrées par des mouvements islamistes, notamment par Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Al-Qaïda fait pression sur le gouvernement pour qu’il adopte une législation plus proche des principes islamiques, au détriment de la petite minorité chrétienne.

En 2011, d’importantes manifestations contre le régime autoritaire ont mené à la levée de l’Etat d’Urgence imposé il y a 19 ans pour permette aux autorités de prendre le dessus lors du violent conflit qui les opposait aux rebelles islamistes (FIS) dans les années 90.

Les manifestations, qui ont fait 5 morts et plus de 800 blessés, ont duré quelques mois, avant d’être massivement réprimées par la police. A la différence des pays voisins, ces manifestations n’ont pas abouti à un changement de régime. Le gouvernement militaire dirigé par le président  Abdelaziz Bouteflika est toujours en place et sa continuité n’a jamais été vraiment menacée par la levée de l’Etat d’Urgence.

Ces derniers temps, la politique algérienne a été marquée par une forte instabilité. Malgré tout, la persécution à l’égard des chrétiens reste constante. D’après les responsables d’églises, la pression que subissent les chrétiens s’est même intensifiée et autour d’eux de nombreuses portes se ferment. La très jeune Eglise algérienne (composée principalement de chrétiens qui se sont convertis depuis l’islam) est discriminée à la fois par le gouvernement, et par leur famille.

 

Place dans l’Index

Les groupes islamistes, encouragés par « le Printemps arabe » accentuent leur pression sur le gouvernement, qui pourtant, travaille déjà avec des partis politiques islamiques. Cependant, le Front Islamique du Salut (FIS) reste interdit. Les islamistes sont de plus en plus visibles et ils surveillent les activités des chrétiens.

En 2012, la situation des chrétiens en Algérie s’est légèrement détériorée. Même si aucun chrétien n’a été tué ou emprisonné, les menaces à l’encontre des églises et des médias chrétiens se sont multipliées et les journaux sont très critiques à l’égard des chrétiens. L’impression générale qui se dégage est celle d’un pays où la situation des chrétiens va en se dégradant.

L’église de Ouargla, dans la partie arabe du pays, a été attaquée et la croix qui ornait le bâtiment a été détruite. Les gens sont entrés de force dans la cour de l’église. Le pasteur, sa femme et leur jeune fils se trouvaient à l’intérieur du bâtiment…

Début février 2012, une chrétienne a été enlevée dans la province de Béjaïa à cause des activités évangéliques de son mari. Elle a été menacée avec un couteau. Ses ravisseurs voulaient qu’elle se convertisse à l’islam, mais elle a refusé. Elle a heureusement été relâchée deux heures plus tard sans avoir été maltraitée.

 

Perspective

Aucune amélioration significative de la situation n’est attendue dans un futur proche. L’avenir de l’Eglise va dépendre en grande partie de la situation politique. En 2014, les Algériens éliront un nouveau président. Les islamistes ont une réelle chance de gagner cette élection.

Informations sur l’Eglise

Depuis l’entrée en vigueur de l’ordonnance 06-03 de février 2008, qui restreint la liberté religieuse, le gouvernement n’a autorisé la construction d’aucune nouvelle église. En conséquence, beaucoup de chrétiens se réunissent les uns chez les autres ou dans des bureaux, formant ainsi des "églises de maison" illégales. Certains de ces groupes se réunissent ouvertement alors que d’autres sont obligés de le faire secrètement.

En 2011, l’Eglise Protestante d’Algérie (EPA) avait enfin obtenu un statut officiel, or ce qui semblait être une bonne nouvelle est vite devenu une déception. On ne sait pas exactement ce qui a motivé le gouvernement à reconnaitre l’EPA en tant que Conseil des Eglises protestantes, mais il est probable qu’il ait seulement voulu faire bonne impression aux yeux de la communauté internationale. Cette reconnaissance officielle n’a pas débouché sur d’avantage de liberté et au niveau local, chaque église doit tout de même se battre pour obtenir sa propre autorisation de fonctionnement.

Au niveau local, la persécution s’est intensifiée et aucune des églises faisant parties de l’EPA n’ont obtenu de reconnaissance légale. De plus, le gouvernement a même renforcé son contrôle sur l’Eglise en 2011 et 2012. Il a, par exemple, refusé de délivrer des visas aux pasteurs étrangers, les pasteurs algériens, quant à eux, reçoivent régulièrement des coups de téléphone de la police et le nombre de policiers en civil qui assistent aux cultes se sont multipliés.

Colombie

Les chrétiens colombiens sont notamment persécutés du fait de leur opposition à la corruption.

 

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Contexte

Officiellement, la Colombie est un État de droit  démocratique moderne où la liberté religieuse est garantie. Cependant, de grandes régions du pays sont sous le contrôle d’organisations criminelles, de cartels de la drogue, de révolutionnaires et de groupes paramilitaires. En Colombie, la plupart des révolutionnaires se réclament du communisme, mais la persécution est moins le fait de cette idéologie que d’une véritable corruption organisée à laquelle les chrétiens s’opposent.

Les groupes paramilitaires révolutionnaires et contre-révolutionnaires ont des liens très étroits avec le crime organisé. Ils évoluent dans un contexte d’impunité, de corruption, d’anarchie, de guerre entre trafiquants et de violence structurelle. Dans un tel contexte, les chrétiens sont vulnérables. Leur présence constitue une menace à l’hégémonie des organisations criminelles.

 

Place dans l’Index

Les chrétiens subissent des fortes pressions au niveau local (dans les territoires indigènes aussi bien que dans ceux contrôlés par les organisations criminelles) et par le nombre élevé d’agressions violentes contre les chrétiens.

Toutes les dénominations chrétiennes sont victimes de persécution, mais ceux qui sont les plus touchés sont les chrétiens les plus visibles, ceux engagés activement dans la sphère sociale ou la vie publique, ou ceux qui occupent des postes à responsabilité. C’est au niveau local que la persécution se manifeste le plus.

 

 

  • Persécution par des organisations criminelles

    Elle est généralement motivée par une combinaison de deux facteurs. Le crime organisé considère que les chrétiens qui s'opposent ouvertement à leurs activités sont une menace, surtout quand les chrétiens s'impliquent dans des programmes sociaux ou politiques. En outre, ils craignent que les chrétiens ne retournent contre elles la population au niveau local voire même des membres de leurs propres organisations.

     Plusieurs pasteurs ont été tués en 2012. L’un d’eux a été assassiné par une organisation criminelle à La Guajira, quand il s’est publiquement opposé à l’enrôlement des jeunes de son quartier dans les gangs de cette organisation.

    Dans le département de Cordoba, un pasteur, menacé par les FARC, a été obligé d’aller vivre ailleurs, son successeur a été assassiné une semaine après son arrivée.

     Un autre pasteur qui dirigeait un programme de désintoxication pour les drogués a été tué à Bogota dans des circonstances inexpliquées.

 

 

  • Persécution dans les tribus indigènes

    Dans les tribus, les indigènes qui se convertissent n’ont plus accès aux services de base, ils ne participent plus non plus aux prises de décision, ils risquent aussi d’être torturés ou obligés d’aller vivre ailleurs. Quelquefois, cette persécution rejoint la persécution issue de la corruption organisée, notamment quand la guérilla s’allie avec les chefs tribaux contre les chrétiens.

    Les territoires indigènes en Colombie sont protégés par une loi nationale qui leur octroie une certaine autonomie. En conséquence, les forces de sécurité gouvernementales (police et armée) ne sont pas autorisées à entrer dans ces territoires. Les territoires indigènes sont administrés par des organisations indigènes, mais elles sont si faibles qu'elles sont régulièrement infiltrées par la guérilla. En l’absence de réel gouvernement, et de l'application du droit, ces territoires sont devenus un refuge pour le trafic de stupéfiants de la guérilla. Cette situation contribue à la persécution des chrétiens.

    Dans les territoires indigènes, particulièrement dans le département de Cauca, 300 chrétiens ont été chassés de chez eux, deux d’entre eux ont été emprisonnés et torturés et les responsables d’église ont été menacés, et tout cela avec le soutien des autorités du département.

 

Perspectives

Les rebelles ont reconquis une partie des territoires que l’armée leur avait repris sous le gouvernement du président Alvaro Uribe Velez. En dépit du dialogue actuel mené à Cuba et en Norvège entre les FARC et le gouvernement colombien, beaucoup de spécialistes considèrent que la guérilla va utiliser ces territoires afin de se ressourcer, ce qui pourrait aboutir à un renforcement de la persécution contre les chrétiens.

Malgré l’arrestation d’importants chefs des FARC ces dernières années, la violence perdure. En Colombie, la violence est structurelle et dans des domaines où le gouvernement a perdu le contrôle de la sécurité publique, les cartels de la drogue et des groupes armés illégaux continuent d'opérer en toute impunité. Les chrétiens continueront d'être victimes de persécution en raison de leur présence comme pilier de la société et de leur témoignage au travers de leur participation aux activités sociales et politiques.

 

Informations sur l’Eglise

Plus de 80% de la population est chrétienne (75% catholique, au moins 10% protestante évangélique).

On estime que 800 000 chrétiens sont directement persécutés en raison de leur croyance.

Tunisie

La petite minorité chrétienne doit rester très discrète et fait face à de multiples pressions de la part de l’Etat et de la société.

 

Tunisie

Contexte

La prometteuse révolution tunisienne de 2011, qui a inspiré la vague de contestations secouant d’autres pays musulmans, s’est finalement transformée en désillusion pour les libéraux et les chrétiens du pays. En effet, la situation se dégrade rapidement en Tunisie.

Sous Ben Ali, le pays était un Etat laïc dans lequel les timides manifestations de christianisme étaient tolérées. Aujourd’hui, les chrétiens y sont persécutés à la fois par le gouvernement constitué d’ « islamistes modérés » et par des groupes salafistes, très visibles, agressifs, qui agissent en toute impunité.

L’économie va mal et cela affecte aussi les chrétiens. Le taux de chômage augmente et le tourisme (première source de revenus du pays) est loin d’avoir retrouvé son niveau d’avant la révolution.

Le paysage politique tunisien est très polarisé entre une élite libérale et laïque et des islamistes très bien organisés. En conséquence, on ne sait pas encore à quel point le programme des islamistes sera appliqué. Cependant, depuis la révolution, le pays est toujours dans la tourmente.

 

Sources de persécution

La persécution, en Tunisie, est principalement le fait des islamistes extrémistes. Les chrétiens subissent de plus en plus de pression de la part de leur famille. L’intensité de la persécution n’est pas la même partout. Il est plus facile à un chrétien de vivre à Tunis, la capitale, qu’à la campagne. Comparativement aux expatriés chrétiens, se sont les chrétiens d’origine musulmane qui subissent le plus de pressions. Les églises d’expatriés chrétiens ne rencontrent quasiment jamais de difficultés alors que presque tous les chrétiens tunisiens ont déjà expérimenté la persécution.

Les fondamentalistes musulmans qui s’étaient pour la plupart réfugiés en France, retournent au pays où ils répandant leur idéologie radicale. Ils organisent de violentes manifestations que les services de sécurité du gouvernement, affaiblis, ont du mal à contenir. Les mouvements de fanatiques salafistes suscitent la peur, ils sont très visibles et ils émergent dans un contexte où la population se montre de plus en plus intolérante à l’égard des chrétiens. La montée du salafisme est sans aucun doute un sujet d’inquiétude pour de nombreux chrétiens.

 

 

Informations sur l’Eglise

  • La petite Eglise locale constituée de Tunisiens de souche, tous chrétiens d’origine musulmane, semble grandir lentement, même si les responsables d’églises continuent de recevoir des menaces.
  • Pour le moment, la constitution tunisienne garantit la liberté de religion et le fait de quitter l’islam n’est pas interdit. Cependant, l’importation de littérature chrétienne en arabe est dissuadée. Les églises ne peuvent s’enregistrer auprès des autorités. Depuis l’indépendance du pays en 1956 aucune nouvelle église n’a réussi à se faire enregistrer pour obtenir un statut officiel. Les chrétiens locaux sont interrogés et battus quand leur conversion est découverte.

Malaisie

Les personnes désirant changer leur affiliation religieuse sur leur carte d'identité doivent maintenant passer devant un tribunal islamique.

 

Photos Malaisie

La Malaisie est un pays qui tend à préserver ce qu'il considère comme un héritage national et culturel. Être Malais signifie être musulman et vice versa. Les citoyens ayant d'autres origines ethniques comme les Chinois ou les Indiens peuvent être bouddhistes, hindous, chrétiens ou autres, mais un Malais doit être musulman. Parallèlement, le discours et l'action islamiques sont entrés dans la politique. S'appuyer sur l'islam permet gagner des voix, et plus encore.

Aux yeux du premier ministre Najib Razak, l'islam « supplantera » toujours la politique. Il a appelé le peuple à « protéger l'islam, la foi de ses fidèles, ses enseignements, sa loi et l'infrastructure islamique ». Sa déclaration a eu lieu au cours de la fête du ramadan en août 2012 après que deux Européens aient tenté de parler de leur foi dans l'État du Penang. Le Conseil Religieux Islamique du Penang a été poussé à prendre les mesures nécessaires contre les touristes étrangers non musulmans qui partageaient leur foi dans le pays. Lors d'un autre discours, Najib Razak a déclaré qu'un trop grand libéralisme présentait un danger pour le pays. « Pluralisme, libéralisme ? Tous ces mots en "isme" sont contre l'islam et nous devons les combattre » a-t-il déclaré devant plus de 10 000 chefs islamiques, quelques jours avant le début du jeûne. Le soutien des droits de l'homme a ses limites car, selon Najib, ces droits doivent rester « dans le cadre instauré par l'islam ».

Officiellement, la Constitution prévoit la liberté de religion. Cependant, ces dernières années, les juges du pays ont apporté leur interprétation personnelle à certaines parties de la Constitution. Les personnes désirant changer leur affiliation religieuse sur leur carte d'identité doivent maintenant passer devant un tribunal islamique. La situation réelle dans le pays est différente de ce qui est prévu par la Constitution. En mars 2012, un membre du Parlement a poussé le gouvernement fédéral à établir une loi contre l'apostasie en réponse à une présumée augmentation de l'apostasie parmi les musulmans. De plus, 21 organisations non gouvernementales musulmanes ont insisté pour que le gouvernement introduise des lois contre l'apostasie.

Par ailleurs, la Malaisie est activement engagée dans l'islamisation de l'État du Sarawak en apportant des fonds et en soutenant la politique de la « Da'wah » (Stratégie de Mission Islamique). Ce programme est appelé « Unit Saudara Kita » (USK) ce qui signifie « Unité de Notre Frère ».

Sources de persécution

L'extrémisme islamique représente la principale source de persécution dans le pays. Même s'il est possible d'établir des églises et qu'il existe une liberté religieuse appréciée des croyants, les chrétiens ont le sentiment qu'ils doivent être très prudents, car leurs réunions sont surveillées et les livres publiés sont contrôlés par les autorités.

Pour les chrétiens, parler librement de sa foi reste très difficile. Il est strictement interdit aux églises d'intégrer de nouveaux convertis. Ces derniers sont ceux qui subissent le plus de persécution en Malaisie. La conversion à d'autres religions est autorisée dès qu'une personne est majeure, sauf pour les Malais.

Il est presque impossible pour un musulman malais de se convertir au christianisme. Dans cinq États, au Perak, au Malacca, au Sabah, au Terengganu et au Pahang, la conversion est un crime passible d'une amende ou d'une peine de prison. Au Pahang, les chrétiens condamnés peuvent recevoir jusqu'à six coups de bâton.

Si de nouveaux chrétiens sont découverts, ils sont envoyés et détenus en centre de rééducation jusqu'à ce qu'ils acceptent de se reconvertir. De nombreux chrétiens d'origine musulmane doivent donc quitter leur famille et leur communauté; certains ont même dû quitter le pays.

Perspectives

L'islam servant de signe d'identification et d'unité dans le pays, on ne doit pas s'attendre à une évolution favorable pour la minorité chrétienne. Selon les résultats des prochaines élections prévues en 2014, en cas de victoire de l'opposition modérée, la situation pourrait s'améliorer. Mais même dans ce cas, une position plus libérale sur la question de la conversion n'est pas à prévoir.

La présence de la Malaisie est relativement récente dans l’Index Mondial de Persécution. Elle y est apparue en 2004. Sa position s'explique par un discours de plus en plus hostile, particulièrement en politique, et une conviction affirmant que les Malais doivent être musulmans. La pression croissante exercée sur les chrétiens envoyés en camp de rééducation est en augmentation. La minorité chrétienne jouit d'une liberté religieuse relative, mais elle doit être constamment vigilante. Les chrétiens ne jouissent pas d'une liberté religieuse au sens propre et la position du pays évolue défavorablement dans la liste.

Informations sur l’Eglise

  • Les chrétiens représentent 9 % de la population.
  • Des missionnaires sont arrivés en Malaisie dès le 16ième siècle. Plus tard, des églises ont été établies, principalement pour les Britanniques. Non autorisés à travailler parmi les musulmans, les missionnaires se sont tournés vers les tribus animistes.
  • Dans les années 1970, un changement de la politique migratoire a provoqué le départ de la majorité des missionnaires. Malgré cela, l’Eglise a poursuivi sa croissance.

Mexique

Sorti de l’Index Mondial de Persécution en 2007, le Mexique revient dans le classement des pays où les chrétiens sont le plus persécutés.

 

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Contexte

Le Mexique est un des Etats les plus violents au monde, en particulier dans les Etats du nord. Bien que considéré comme majoritairement catholique, un certain nombre de chrétiens sont persécutés en raison de plusieurs facteurs qui se potentialisent.

Sources de persécution

La corruption organisée, les syndicats du crime et les narcotrafiquants ont dans leur collimateur de nombreuses églises, en particulier celles qui ont des centres et des programmes de désintoxication.
Un certain nombre de tribus indigènes dans les Etats du sud tentent d’imposer des traditions ancestrales. Ceux qui refusent ces pratiques sont mis au ban de la société par des caciques locaux. Ces dernières années, ce sont surtout des évangéliques, des pentecôtistes et, dans une moindre mesure, certains presbytériens qui ont subi leurs exactions. 
Un certain nombre d’ONG présentes au Mexique cherchent à évincer les chrétiens pratiquants de la sphère publique, en particulier dans le domaine de l’enseignement. L’Eglise catholique romaine peut exercer parfois aussi un certain nombre de pressions contre des mouvements chrétiens jugés non-conventionnels.

Information sur les chrétiens

Le Mexique compte 85% de catholiques, 10% d'autres dénominations chrétiennes, dont plus de la moitié sont évangéliques. Les autres sont adeptes d’autres religions ou sans religion. Le syncrétisme entre les traditions religieuses européennes et préhispaniques indigènes est fréquent, surtout dans les populations rurales.

 

Oman

 

Si le pays tolère d’autres religions que celle de l’Etat, celles-ci, comme le christianisme, sont néanmoins restreintes.

 

 

Oman

Contexte

Malgré le fait que l’islam soit religion d’Etat et que la législation soit basée sur la charia, le régime a été jusqu’à présent très tolérant à l’égard de tous les groupes religieux minoritaires. Les institutions religieuses sont sous le contrôle strict de l’Etat et ne peuvent faire entendre leur voix sans le consentement de l’élite au pouvoir.

Quant à la constitution omanaise, elle déclare que "chacun est libre de pratiquer ses rites religieux en conformité avec les us et coutumes du pays et dans le respect de l’ordre public et de la moralité."

Le gouvernement inscrit la religion de chaque individu sur sa carte d’identité et la religion des expatriés figure sur leur carte de séjour.

L’enseignement de l’islam est obligatoire et fait parti du programme scolaire.

Le gouvernement omanais interdit aux groupes non musulmans de publier des écrits religieux. Il est possible d’importer dans le pays de la littérature religieuse imprimée à l’étranger. Les membres des différentes communautés ont le droit d’entretenir des relations avec leurs coreligionnaires à l’étranger et de voyager hors des frontières pour des raisons liées à leur religion. Les responsables religieux étrangers ont le droit de venir en Oman pour participer à des activités au sein des organisations religieuses enregistrées auprès du gouvernement. 

 

Sources de persécution

L’apostasie n’est pas un délit mais le système judiciaire n’en tient pas compte et considère que tous les citoyens du pays sont musulmans d’office. Le concept même de changer de religion, pour un musulman omanais, est anathème. Un musulman qui se convertit va rencontrer des problèmes au niveau de l’Etat civil et du code de la famille qui précise que, si un père quitte l’islam, il perd la garde de ses enfants.

Les chrétiens d’origine musulmane risquent d’être persécutés à la fois par la société et par leurs proches. Dans certains cas les familles peuvent demander aux autorités d’intervenir : le converti se retrouvera alors interné dans un hôpital psychiatrique.

Ces chrétiens peuvent donc perdre leur famille, leur maison et leur emploi. Ils risquent même d’être tués.

La liberté d’exprimer sa foi est limitée : ces dernières années, plusieurs expatriés chrétiens ont été expulsés principalement parce qu’ils parlaient de leur foi autour d’eux. Sur simple plainte, le gouvernement prendra des mesures contre tout groupe, individu ou institution qui s’y adonne. Il faut l’autorisation préalable des autorités pour mettre à disposition du public de la littérature religieuse autre que musulmane.

 

Informations sur l’Eglise

  • La quasi totalité des chrétiens (35 000 environ) est composée d’expatriés. Il n’existe que quelques chrétiens omanais.
  • Toutes les organisations religieuses doivent s’enregistrer auprès des autorités et les rassemblements chrétiens sont surveillés pour être sûr qu’aucun message politique n’y est transmis et qu’aucun Omanais n’y participe.
  • Les étrangers ont le droit d’organiser des cultes discrètement chez eux ou dans des bureaux. Les lieux de cultes sont limités afin de ne pas gêner les citoyens omanais.
  • L’Eglise protestante d’Oman existe grâce au soutien actif de RCA, une branche de l’Eglise Réformée d’Amérique qui a commencé à travailler sur le territoire omanais en 1893.
  • Actuellement, l’Eglise Protestante d’Oman en partenariat avec l’Eglise Réformée d’Amérique et l’Eglise anglicane organise des cultes pour 1000 croyants originaires de 60 pays différents.

 

Mali

 

En 2012, la situation s’est fortement dégradée pour les chrétiens dans le Nord du pays

 

 

MaliContexte

Le Mali a toujours été un pays typique de l'Ouest africain avec un islam plutôt modéré. Il s’agit d’un État laïc qui proscrit les partis politiques religieux même si un fort pourcentage de sa population est musulman. La religion est considérée comme étant d’ordre privé et n’est en général pas politisée. Mais au Nord du pays, les choses ont changé en 2012.
Depuis la prise de pouvoir des islamistes au Nord du Mali en 2012 et les efforts menés par les Français par la suite pour restaurer l’autorité malienne dans tout le pays début 2013, l’état des libertés individuelles et des droits politiques avant les événements de 2012 n’a pas encore été retrouvé au Nord ni au Sud du pays. Bien que les rebelles touaregs et les autorités maliennes aient signé un accord en juin 2013 préparant le terrain pour un rétablissement de l’administration et de l’armée malienne dans la ville de Kidal au Nord, contrôlée par des militants du MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad), il ne consiste néanmoins pas en un accord de paix pour l’ensemble du pays mettant fin à la rébellion. Depuis mai 2013, toutes les régions du Nord du Mali ont retrouvé le contrôle du gouvernement à l’exception de Kidal, la région la plus au Nord.

 

Sources de persécution

 

La principale source de persécution au Mali est l'islamisme radical.           
Le Mali a toujours été un pays typique de l'Ouest africain avec un islam plutôt modéré. Il s’agit d’un État laïc qui proscrit les partis politiques religieux même si un fort pourcentage de sa population est musulman. La religion est considérée comme étant d’ordre privé et n’est en général pas politisée. Les chrétiens ont toujours eu suffisamment d’espace dans la société y compris les missionnaires internationaux.  Mais au Nord du pays, les choses ont changé en 2012 avec la déclaration d’indépendance de l’Azawad. La révolte réussie des séparatistes rebelles touareg et des combattants islamistes a divisé le pays en deux. Les islamistes ont rapidement créé un État islamique avec une application sévère de la charia.
La plupart des chrétiens (plusieurs centaines vivaient là) ont fui avant l'arrivée des islamistes qui ont détruit des églises et d'autres bâtiments chrétiens à Tombouctou, Gao, avec la volonté d'éradiquer toute trace du christianisme. Ils ont été très durs envers les musulmans modérés, ils ont tué, effectué des amputations punitives et détruit des sanctuaires soufis.
Au début des combats en mars 2012, des dizaines, voire des centaines de milliers de Maliens ont fui vers le sud ou vers les pays voisins. Pour les chrétiens, partir était une question de survie.
À l'arrivée des rebelles, les chrétiens étaient partis, laissant leurs maisons et leurs biens qui ont été détruits ou confisqués. La plupart ont fui vers le sud et sont arrivés à Bamako avec leurs femmes et leurs enfants, les mains vides. Certains sont allés à Niamey, au Niger et parmi eux plusieurs ont continué leur route jusqu'au Burkina Faso. Selon nos sources sur place, les islamistes « fouillaient toutes les maisons au Nord pour trouver des chrétiens », en particulier des pasteurs.
L'hostilité est très forte. Dans une telle situation, les chrétiens n’ont pas le droit d’exister. Seuls quelques chrétiens restent au nord du Mali. Ils sont contraints de vivre clandestinement dans leur propre pays. Au Sud, la situation est meilleure, même s'il semble que les islamistes ont gagné en influence à cause des événements du Nord.
Violence
Des chrétiens ont été menacés de mort par des islamistes.  Un cas a été rapporté d’une fille battue et expulsée de sa maison par sa famille car elle s’était convertie à l’islam. Les chrétiens subissent une pression sociale quotidienne.

 


Perspectives

 


Le Mali tend principalement vers une montée en puissance de l’islamisme dans le pays. Cette tendance est clairement plus omniprésente dans le Nord que dans le Sud. Des membres de tribus d’Afrique subsaharienne ont rejoint les islamistes lors de la guerre civile de 2012. 

 

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